Trois p’tites notes
J’avais trois p’tites notes dans la poche
Oubliées là depuis longtemps,
Un magicien soudain passant
Derrière un piano blanc et noir
Les fit surgir comme ça un soir
Elles se lovèrent dans sa chanson
De ci de là, à l’unisson
Et s’envolèrent dans le vent.
Comme je peux pas venir te voir
Il est bien nuit, il est trop soir,
Entre deux brumes, une p’tite chanson
Dire ce qu’on dit que dans le noir
Quand il y a trop plein d’émotions
J’aimerai bien me perdre un jour, dans une de tes partitions
Ce serait même rigolo
Ainsi de te voir au piano
Lovée parmi les blanches ou noires
Cachée derrières deux ou trois croches
Te regarder tout plein d’espoir
Tes mains effleurant la chanson
J’avais trois p’tites notes dans la poche
Oubliées là depuis longtemps,
Un magicien soudain passant
Derrière un piano blanc et noir
Les fit surgir comme ça un soir
Mais évitant les anicroches
Le silence reprend la raison
La poésie du ne rien dire
Quand tout se dit avec rien
Alors oser le soupir
Rêver encore sur tes deux mains,
Demain.
J’avais plus d’ notes dans la poche
Mais retrouvé de la joie
Et depuis mon cœur plein d’espoir
Chante la vie, en blanches ou noires.
Anna Plissonneau – Décembre 2009, In « Aubades, poésie sonore »,
Editions Sous La Lime, 2011 Paris.